Le rôle des abeilles dans notre écosystème
La pollinisation
On estime qu’environ 35% du poids de ce que nous mangeons dans le monde dépend fortement d’une pollinisation animale. Ce chiffre concerne principalement les cultures de fruits, de légumes oléagineux et protéagineux, d’épices, de café et de cacao. 80% de ces cultures sont dépendantes de l’activité des insectes pour la pollinisation au premier rang duquel, les abeilles.
En France, environ 70 % des 6 000 espèces de plantes recensées, sauvages et cultivées, sont pollinisées par les abeilles et certaines plantes en dépendent totalement. Partout où l’on regarde, il est difficile de trouver un seul repas auquel les abeilles ne soient pas associées de près ou de loin. En cas de disparition des pollinisateurs, les équilibres alimentaires mondiaux seraient donc profondément modifiés.
L’espèce d’abeille la plus répandue et la plus connue est l’abeille domestique des apiculteurs du nom d’Apis mellifera. Dans le monde, on ne dénombre pas moins de 20 000 espèces d’abeilles et environ 1000 en France, soit plus que le nombre de mammifères, oiseaux et reptiles réunis.
Ainsi, les scientifiques s’accordent à constater la diminution des pollinisateurs sauvages dans le monde et redoutent la disparition en cascade de la flore et de la faune associées. Si les abeilles sont capitales pour la pollinisation et la production de nombreux aliments, les produits de la ruche constituent eux aussi un véritable trésor pour l’homme, révélant de multiples bienfaits.
Les produits de la ruche
Le miel
Le miel est composé d'environ 80 % de sucre (glucose, fructose, maltose) et 20% d'eau. On y retrouve aussi des résidus de pollen sources de vitamines (B1 à B9), des oligo-éléments des protides, des lipides, des acides et des enzymes.
Il a une action énergétique, il facilite le transit intestinal et aide à lutter contre la constipation. Il calme aussi les brûlures d'estomac. Enfin, il constitue un excellent cicatrisant.
La gelée royale
Substance de couleur blanche aux reflets nacrés, la gelée royale est secrétée par les abeilles. La gelée royale est composée en majorité d'eau, de glucides, de protides et de lipides. Elle renferme des vitamines, et de nombreux oligo-éléments.
Elle a une action dynamisante (sur le plan physique, psychique et intellectuel). Elle aide ainsi à lutter contre la fatigue et le stress et agit positivement sur l'humeur. Enfin, elle permet de renforcer les défenses immunitaires.
La propolis
La propolis est un mélange de sécrétions des abeilles et de sèves qu’elles collectent sur des végétaux. Les ouvrières s'en servent comme mastic employé à différentes fins.
Elle est très variable en fonction notamment de son origine végétale. Parmi ses constituants on trouve des oligo-éléments, des vitamines et des flavonoïdes à l'action antioxydante.
Elle permet de renforcer le système immunitaire. Elle a aussi, entre autres, une action anti-inflammatoire.
Le pollen
C'est en butinant que les abeilles recueillent le pollen produit par les étamines des fleurs. Le pollen est vendu sous différentes formes (en grains, comprimés, gelées…). Il renferme une grande quantité de protéines et apporte à notre organisme les acides aminés indispensables à son bon fonctionnement.
Le pollen est source de vitalité et a une action stimulante (fatigue, perte d'appétit…). Il renforce le système immunitaire, améliore les fonctions digestives et enfin retarde le vieillissement cellulaire.
Les menaces et les actions mises en place pour la sauvegarde des abeilles
Les raisons du déclin des abeilles
En France, nous avons commencé à nous alarmer de la surmortalité des abeilles à partir de 1994. C’est à cette date que les apiculteurs ont constaté que de nombreuses abeilles ne revenaient plus dans les ruches, laissant derrière elles la reine et quelques jeunes. Ce phénomène s’est ensuite propagé dans d’autres pays européens ainsi qu’aux Etats-Unis, où l’on parle depuis 2006 de « syndrome d’effondrement des colonies » (« colony collapse disorder ») avec des pertes de population comprises entre 30% et 90%. En France, depuis une vingtaine d’année on constate des pertes hivernales moyennes de 20% de la population d’abeille et parfois même de 30%.
Les recherches scientifiques sur le sujet démontrent que cette mortalité accrue des abeilles serait due à une combinaison de facteurs à la fois sanitaires et nutritionnels.
Les parasites
Le Varoa
Le « Nosema ceranae », aussi appelé « acarien Varroa destructor », est un champignon unicellulaire nocif pour la santé des abeilles. A la manière d’un moustique, il suce le sang des abeilles et à terme, peut mettre en péril toute une colonie. De plus, le varroa est aussi un vecteur d’agent pathogène et entraine des maladies pour les abeilles.
Le frelon asiatique.
Importé de Chine dans des poteries et arrivé en Aquitaine en 2004, le frelon asiatique est aujourd’hui présent sur l’ensemble de la France et dans d’autres pays d’Europe. Son comportement agressif envers toutes les autres espèces y compris l’homme en fait un redoutable prédateur pour les abeilles. Une dizaine de frelons suffisent à décimer une colonie en quelques jours.
La baisse de la ressource alimentaire
L’intensification des pratiques agricoles actuelles provoque une diminution de la biodiversité et des espèces de fleurs sauvages. Les abeilles ont besoin d’une alimentation variée, elles ne peuvent butiner uniquement des fleurs de colza par exemple pour leur équilibre nutritionnel.
Ainsi, le manque de ressources en pollen et en nectar dans l’environnement fait partie des facteurs qui poussent les jeunes abeilles à sortir de la ruche prématurément. L’organisation sociale de la colonie est donc bouleversée et la mortalité augmente.
Les pesticides
Dans les années 1970, les engrais et les substances engrais phytosanitaires (fongicides, insecticides, herbicides) ont été interdits pendant la floraison des grandes cultures pour protéger les abeilles. Mais, en 1995, les insecticides systémiques neurotoxiques se répandent peu à peu dans les plantes et les fleurs que butinent les abeilles.
En ingérant ces résidus, les abeilles son désorientées et leur système immunitaire est affaibli. Elles ne retrouvent plus leurs ruches et peuvent développer des maladies neurodégénératives. Certaines de ces molécules ont été interdites grâce à l’action de l’UNAF ( Union Nationale des Apiculteurs Français) , mais d’autres prennent rapidement le relai.
Les bons gestes pour préserver les abeilles
Vous l’aurez compris, les abeilles sont en danger. Néanmoins, ce constat n’est pas irrémédiable. De nombreuses initiatives sont mises en place pour contribuer à les préserver. Ainsi l’Unaf a mis en place un mécanisme de veille et conseille fréquemment l’Union Européenne sur ce sujet.
Par ailleurs, à une échelle individuelle, de nombreux gestes du quotidien peuvent contribuer à la sauvegarde des abeilles.
Consommez plus de miel véritable
L’agriculture biologique est garante de la qualité du miel que vous consommez. Pour être sûr de ne pas manger plus de sirop de glucose que de véritable miel, et de vous engager dans une démarche durable auprès des abeilles menacées, privilégiez les miels produits localement et artisanalement, en agriculture biologique.
Laissez votre jardin au naturel et plantez des graines favorables aux abeilles
Dans votre jardin, laissez pousser une zone sauvage, peu ou pas tondue, et sans pesticides, dans laquelle une biodiversité va se créer naturellement. Ceci va être favorable aux abeilles, qui viendront butiner ce lopin de terre plus facilement. Les meilleures espèces de fleurs pour les abeilles sont les plantes dites mellifères car elles sont sources de pollen. Parmi celles-ci, on trouve des bulbes de dahlias, de lis ou encore de nérine.
Participez à la lutte contre les frelons asiatiques
Les frelons asiatiques construisent des nids d’apparence sphériques et très importants en taille. Si vous constater la présence d’un tel nid, ne le détruisez pas mais prévenez la Mairie de votre commune ou bien le muséum d’histoire naturelle.
Parrainez une ruche
Le site internet untoitpourlesabeilles.fr propose de parrainer une ruche d’abeilles pour soutenir leur prolifération. Pour une ruche moyenne de 40.000 abeilles, il est possible de s’associer avec 10 personnes. Ces ruches sont élevées avec le plus grand soin et en respect de toutes les contraintes énoncées précédemment.
Votre nom sera inscrit sur la ruche, sur les pots de miels ainsi que sur le site internet. Chaque année, vous recevrez les pots de miels correspondant à votre parrainage. Vous pourrez ainsi vous faire plaisir tout en faisant la promotion de la défense des abeilles auprès de votre entourage.
Conclusion
Les abeilles jouent un rôle capital dans notre écosystème. Leurs productions, miel, propolis, gelée royale ou encore pollen, sont également toutes bienfaisantes pour notre santé. Si leur nombre est actuellement en déclin, il ne faut pas se résoudre à un destin condamné. Des organismes sont mis en place pour surveiller la santé des abeilles et nous pouvons tous, à notre échelle, nous engager pour les préserver. L’apiculture biologique, de par ses engagements écologiques et son souci de la condition animale est un gage de bonne qualité du miel, mais aussi d’une démarche durable envers les abeilles menacées.
Les abeilles sont aussi importantes pour notre environnement que pour notre santé.
Protégeons-les !